Foulées de Saint Germain Laprade – Dimanche 27 mars 2011
Salut,
Je ne vais pas refaire la chanson mais cette course n’est pas comme les autres : Saint Germain, c’est à domicile, sur mes chemins où j’ai étrenné mon VTT et mes baskets un bon nombre de fois quand j’étais qu’un gosse (bon c’est vrai j’en suis encore ).
J’étais venu courir les Foulées en 2008 avec une grosse envie, une bonne déception pour un jour sans.
3 ans sont passés, j’ai bien progressé et l’envie est toujours là.
Le contexte est différent aussi.
Cette course marque la fin de ma préparation pour le marathon de Paris.
J’ai accumulé les kilomètres depuis début Février avec plus de 600 km au compteur dont 400 km en 1 mois. Je dois d’ailleurs remercier ma moitié qui m’a donné le feu vert avant l’heureux évènement attendu pour mai.
J’ai la forme depuis un mois mais la semaine n’est pas allégée (dont une sortie de 20 km vendredi soir et 12 km le lendemain). Bref, je ne mise pas sur la fraicheur mais plutôt sur les progrès engrangés.
Veille de la course :
Je passe mon examen d’entraîneur 1er degré Hors-Stade à Voiron : 30 min d’oral et 1h30 à plancher par écrit sur un plan d’entraînement. Mmmm, petite surcharge cognitive en fin de journée.
Je décide finalement de renter en Haute-Loire le jour de la course et de faire l’aller-retour.
La course a l’avantage d’être à 15h30. Le changement d’horaire passera mieux.
Jour de la course :
Départ de Renage à 8h, c’est parti pour 2h15 de route dont un arrêt aux stands à Saint-Etienne.
Mon frangin m’accompagne et sera mon suiveur (de luxe).
Arrivée à la casa en fin de matinée, j’ai un fan club family : sympa !
Avant la course :
C’est curieux cette ambiance : je connais ces lieux par cœur mais finalement je ne reconnais que peu de monde contrairement aux courses en Isère où nous passons notre échauffement à se saluer. On se sent presque étranger chez soi !
Cela a l’avantage d’être bien tranquille pour gérer mon échauffement.
Premières sensations bonnes, pas de traces dans les jambes des sorties précédentes.
Côté souffle, je me sens pris, sûrement du au stress de la course qu’on ne veut pas louper !
Mais avec un peu plus d’expérience, on gère (un) peu mieux.
La Course :
Les foulées nous offre un parcours de 12,5 km avec 275 m de D+/D-, un bon gros cross en somme avec des montées exigeantes et raides.
C'est le rendez-vous de début de saison en Haute-Loire avec un plateau toujours costaud.
Il y a une nouveauté depuis l’an dernier avec plus de grimpette.
Je n’ai pas reconnu ce passage mais je sais à quoi m’attendre.
Le départ, 15h30 :
Pan !!
Je me suis placé sur la première ligne mais je suis un peu enfermé au premier virage.
Ça part vite et je n’ai plus trop l’habitude depuis cet hiver.
Mais j’applique la stratégie d’avant-course que JP m’avait conseillé : un départ relâché pour une course en accélération constante. J’ai vraiment la chance d’avoir un coach expert et disponible qui plus est qui connaît la compétition de très haut niveau.
Côté relâchement ça va mais les cuisses se chargent un peu trop vite à mon goût.
Premier kilomètre en 3 min 22 sur un chemin face au vent bof bof, je serai devenu diesel !
Mais c’est logique avec mon entraînement.
Pas d’affolement, je sais que je suis désormais armé pour bien me replacer.
Nous rentrons dans St Germain, je dois être 15ième.
Première montées assez raide, contrairement à 2008, je remonte.
Je continue cette remontée sur le faux plat suivant. Je dois être 10ième puis très rapidement 7ième grâce à plusieurs coups de reins.
Je remonte sur Richard Chausse, un coureur costaud du coin. Je suis à ses côtés, j’en remets une couche pour le distancer. Il peine mais il s’accroche.
La bagarre commence au 3ième kilomètre !
C’est fou comme mon entraînement me permet désormais d’être capable de varier les allures et de placer des attaques assez franches sans exploser derrière.
Nous sommes deux au coude à coude et je trouve que ça envoie bien !
Nous arrivons à la première courte descente mais assez technique.
Je ne sais pas si mon compagnon de route est un bon descendeur.
J’engage à bonne allure mais il emboite à bloc. Je le suis et ça ne lâche rien dans les cas. Et là, je me dis, ne te fais pas une entorse à 15 jours de Paris !
Tout de suite après cette descente, nous nous engageons dans la difficulté principale de la course : la montée de Servissac. J’avais explosé en 2008 ici.
Je mène le train, Richard Chausse suit et s’accroche. Je ne faiblis pas, lui non plus !
Nous revenons sur un coureur au maillot vert, il cède un peu de terrain mais reste dans notre sillage.
La première partie de la montée se termine, je demande à Richard comme est la suite, il me dit costaud mais court.
C’est reparti effectivement dans de bons pourcentages !
Richard cède du terrain mais je paie aussi le travail précédent.
Eric Sagnard que je n’avais pas vu revenir de derrière me dépose sur ce gros pourcentage.
Costaud !
Mais je m’applique à ne pas lâcher trop de terrain et j’y parviens.
Quelques toboggans plus tard qui vous rappellent que vous avez des quadriceps, nous enclenchons dans la descente.
Richard raccroche avec moi et nous nous lançons à la poursuite d’Eric Sagnard.
Le premier est déjà loin mais Raphael Bénézit et surtout Thibault Imbert ne font plus le trou devant.
Le maillot vert (Julien Matrand) est juste derrière, en embuscade.
Richard Chausse arrive à partir devant sur un single où il me dépasse judicieusement.
Il fait le trou.
Moi, je résiste.
Nous arrivons bientôt au km 9 où mon frangin m’attend pour me ravitailler.
Je suis dans le dur à ce moment-là et nos positions se sont quelque peu espacées.
Mon frangin me tend la gourde, une petite goulée et je n’ai pas un mot, je ne peux pas. Il court quelques mètres avec moi.
Je vois bien qu’il est assez facile et que j’ai bien faiblis.
Il reste 3 km.
Julien Matrand revient de l’arrière, Eric Sagnard est 30 secondes devant environ et Richard Chausse plus loin.
Il me double, je me retrouve 7ième et je sens que le retour va être pénible.
Mais en me doublant, il me réveille aussi. Il prend quelques mètres mais j’arrive étonnement à relancer et revenir rapidement.
On s’entend pour revenir pour Eric Sagnard.
Je relance à nouveau et Julien lâche, c’est le monde à l’envers en l’espace d’une minute !
Je retrouve une seconde forme.
Je suis à Marnhac, il reste deux bosses à passer et j’ai trois coureurs en vue en moins d’une minute.
Première bosse, je suis à hauteur d’Eric Sagnard et j’attaque.
Je pars devant.
J’en remets une couche sur la dernière bosse plus longue, la puissance est là.
Richard Chausse n’est vraiment pas loin, il reste 1,5km de descente.
Je vois bien qu’il faiblit, j’essaie de revenir. Thibault Imbert n’est pas loin non plus.
Je termine
finalement 5ième en 47
min 49
s soit 7 secondes de la 4ième place et 23 secondes du podium.
Le retour est un peu trop tardif mais il fallait s’y attendre.
David Guilcher (31 min 43 s sur 10 km en 2010) s’impose nettement devant Raphaël Bénézit et
le jeune Thibault Imbert.
Content de ma course avec une gosse bagarre pendant près de 8 km avec peu de temps mort et un groupe de 4 qui n’a rien lâché. Sympa !
Mon chrono (dans ce contexte) me confirme que je suis revenu à la hauteur de mon chrono sur 10 km, voire à un meilleur niveau.
C’est sûrement ma meilleure course sur ce type de profil où je pèche habituellement.
Course me prouve définitivement l’efficacité de l’entraînement avec des variations (R2PH) dans le vécu d’une course et dans le coude à coude tout en permettant d’avoir un foncier très solide.
Le travail est fait et il me semble bien fait.
Maintenant, c’est deux semaines de relâchement pour arriver à Paris frais et dispo pour une première expérience sur Marathon avec beaucoup d’humilité face à cette distance mythique.
Merci à toute l’équipe de l’association des Foulées de St Germain et à Daniel Defay pour cette belle course nature superbement organisée.
Côté résultats :
http://bases.athle.com/asp.net/liste.aspx?frmbase=resultats&frmmode=1&frmespace=0&frmcompetition=066498&frmposition=0
Côté presse :
http://www.zoomdici.fr/actualite/Saint-Germain-a-grandes-Foulees-id106275.html
http://www.leprogres.fr/sports/2011/03/28/guilcher-en-patron (merci Fred ;) )
Commentaires
Joli lapsus ;). Bien joué encore!
NellyQuel baston, mieux que le MotoGP :P
Taz le DiableBonne récup et bon courage pour la suite
MERCI BENOIT pour cet excellent descriptif de notre course. Quand on lit ces lignes on a vraiment l'impression d'y être. On ne peut pas faire meilleure publicité. Désolé pour la remise des récompenses de ne pas avoir suffisament souligné que tu étais le local au pied du podium. Daniel me l'a soufflé mais ne te connaissant pas je n'ai pas percuté. Je te souhaite un excellent marathon de Paris et te donne rendez vous l'année prochaine sur les chemins de Servissac. Cette fois ci je ne manquerais pas de souligner les performances d'un sangerminois. Salutations sportives. Philippe
Philippe Bourhis