Renaud me parle depuis un petit moment d’un trail à faire en duo ou solo : le Roc de Chartreuse.
Au programme pour le premier relais : 33 km et 1920 D+. Comme on dirait à Saint Etienne, fouillâ !

Pour le second relais, un semi vallonné avec 700 D+. J ‘hésite d’abord à me lancer sur cette course, mon mois de Juin étant chargé avec le Raid O’Bviwak (fin Mai), la semaine suivante le Pic St Michel et donc le Roc ! Sachant, que je comptais finir avec Belledonne 2000 fin Juin…
Ma « politique » étant plutôt une course par mois, y a comme plusieurs accrocs
Mais la forme est là, décision prise, je m’aligne sans m’entraîner la semaine pour récupérer.

Je m’élancerai sur le 33 km et Renaud sur le 23. Renaud avait fait le premier relais pour la première édition, il va donc pouvoir me briefé sur le parcours et notamment sur la montée de la Grande Sure que je ne connais pas (comme tout le reste du parcours).

 Samedi soir, on se pose chez Renaud, on regarde le match du Top 14 (enfin pas la totalité pour moi, faut se lever à 5h et je suis bien crevé de la semaine). Clermont mène 15 à 6, j’ai bon espoir. Dimanche matin, 5h, petit coup de télé, Clermont a perdu, j’hallucine. Bref, on passe à la course. J’avoue que les 2 000 D+ et les 33 km me procure une légère appréhension même si j’ai l’entraînement pour.

 L’an dernier à la même époque, je préparais un 1500 m pour mon concours et je ne dépassais pas les 10 Km pour mes sorties les plus « longues ». Après le 23 km du Nivolet-Revard, ça sera une nouvelle marche vers pourquoi pas les Templiers à l’automne.

6h du matin. Nous allons regarder le départ des solos qui sont environ 150 avec Darwa Sherpa dans le lot (qui a couru à Faverges la veille sur le 27 Km) ! C’est parti pour eux pour un sacré trail de 56 km et 2650 de D+ ! Respect à eux.

 Après leur départ, je vais me préparer : la poche à eau indispensable, et la tenue

7h, c’est à notre tour. Nous sommes seulement près de 40 pour les duos mais l’ambiance est bonne et relâchée. Sous un air d’accordéon cantalou, c’est parti.

Comme Renaud l’avait anticipé, nous formons un groupe de 6 personnes avec notamment les vainqueurs de l’an dernier plus deux autres équipes qu’on ne pourra pas suivre sur le papier. Nous passons rapidement à 5 après la première courte montée. Je trouve que ça part un peu vite pour moi et les jambes me semblent moins bonnes qu’au Pic. Je me laisse décrocher de quelques mètres du 4ième et du 3ième. Les deux premiers commencent à prendre une certaine avance. Je sais que la route est longue pour accéder à la Sure.

Au bout de 45 min de course environ, je prends enfin le rythme et je remonte à la 4ième place.

 Le 3ième n’est pas loin mais je sais que ce sera difficile même si j’ai finis devant lui au Pic St Michel la semaine dernière. Je garde ma place, j’ai mon rythme et lui creuse doucement l’écart devant. 1h 10 de course, je suis au col de la Placette, seul, personne en vue ni devant, ni derrière mais du monde au col pour donner des encouragements qui font du bien.

Mon regard se fixe sur la Sure, un mur de 1500 de dénivelé qui surplombe. Impressionné mais motivé. 1h30 de course, c’est l’arrivée au parking des Trois Fontaines, lieu stratégique car unique point ravitaillement pour moi et début de l’ascension de la Grande Sure.

 Je recharge en eau et je repars. La montée se fait dans un bois en lacets assez raide. En marchant. Les 2 min de pause au ravito m’on un peu coupé les jambes mais ça revient doucement. Près de 2 heures de course et je suis au Pas de la Miséricorde. Pourquoi ce doux nom ? En gros, tu tombes, t’es mort. C’est étroit (mais y a pire) et c’est plus de 200 m de vide dessous. Les organisateurs ont donc neutralisé la course à cet endroit : interdiction de courir sous peine de disqualification. Normal.

 Le contrôleur m’annonce 3ième. Je lui dis :
- « t’es sûr ? »
- Oui,  oui » (il regarde son papier)

J’insiste pas mais il a du oublier un gars ou alors ce même gars a préféré faire du base jump !

Sorti du pas, on peut relancer derrière, ça fait du bien de dérouler les jambes. Je reviens sur les premiers solos, je les encourage, il m’encourage. Ca remonte raide, mains sur les cuisses, je me demande si les bâtons n’auraient pas été d’une grande aide. Je monte à mon rythme, je ne cale pas, je bois, je m’alimente. Ca peut aller même si c’est pas non plus la forme des grands jours.

Un coup sur l’alti, encore 500 de D+ avant le sommet. Je reprends beaucoup de solos mais on ne fait pas la même course…

Arrivée sur l’arête sud et là comme prévu ça devient difficile ! Du 29% de moyenne selon les organisateurs. Une chose est sûr, tout le monde est à quatre pattes !! Le coureur qui était 6ième de notre petit groupe est revenu fort en 5ième position derrière moi. Mon objectif est de garder cette 4ième place, je rajoute une couche et je refais l’écart sous la croix.

Sans être dans le rouge, c’est vraiment difficile. Je bascule au sommet en 2h45, j’espérais pas autant. Belle vue sur les alpages et le Voironnais !
Maintenant, c’est 1500 de descente non stop ! Le début est technique, je gère. Je suis pas à une minute près, les écarts sont faits, le 5ième bloque dans la descente (il m’expliquera qu’il a les deux genoux en vrac).

Ensuite, on déroule dans les alpages, c’est roulant et je me fais plaisir. Il me reste des cuisses, je peux y aller. Mais au bout de 25 min de descente, je commence à trouver le temps long. Un coup sur l’alti, je suis à 1300 m.
Pff, encore 900 m de D- !

Pour la suite, ça devient nettement plus technique et raide avec des sentiers défoncés par la pluie de cette semaine. J’aperçois enfin St Laurent du Pont, les cuisses sont cette fois bien entamées. Mais ça tient.
Des escaliers pour descendre sur la route principale de St Laurent, et hop c’est parti pour une belle accélération dans la ville, encore du jus. Par contre, j’avais oublié que le relais se trouvait au stade donc un peu plus loin ! Je calme le jeu, je passe le relais à Renaud en 3h54.


Objectif, tenir la 4ième place avec environ 10 min d’avance sur le nouveau 5ième. Ca ne devrait pas poser de soucis à Renaud.

De mon côté,  content d’en finir avec le bas de la descente où j’ai perdu un peu de temps.
Content de ma course et rassuré sur la gestion d'un effort assez long.

Le CR de Renaud et la suite des photos:

Je suis arrivé à Saint-Laurent du Pont peu après 10h, et sans trop d’informations sur la position de Benoît en course... J’ai seulement pu voir qu’il était dans le groupe des 6-8 premiers au passage devant le collège La Garenne, soit après environ 1 kilomètre de course ! Cela dit, étant donné ses très bons résultats depuis le début de saison, j’imagine qu’il ne sera pas bien loin du top 5 voire peut-être mieux.

C’est alors que j’aperçois Colin (dossard 225B) qui lui aussi attend son coéquipier, je vais discuter un peu avec lui… En fait, Colin est allé voir le passage des duos aux « Trois-Fontaines » et me dit que Benoît est 4ème, à une dizaine de minutes des premiers et 2-3 minutes devant Adrien (son coéquipier). C’est tout bon, là je sais que je vais devoir commencer à m’échauffer après le passage de relais du premier duo, ce qu’effectivement je fais quelques instants plus tard. Il fait assez chaud, plein soleil et je sais que j’ai intérêt à m’hydrater continuellement pour ne pas connaître de défaillance plus tard. Les 2èmes et 3èmes ont passé le « relais » aussi… Benoît arrive à son tour, moins de 4 heures pour en arriver là, c’est vraiment un excellent temps !

On se tape dans la main et c’est parti ! L’objectif est de partir tranquillement, je sais qui il y a devant (les vainqueurs de l’an dernier) donc je vais juste essayer de gérer ma course le mieux possible ! Les premières sensations ne sont pas bien bonnes, pourtant c’est tout plat mais la dureté de la route sur les premiers kilomètres ajoutée au soleil et à la chaleur de la mi-journée font mal! Heureusement la première petite bosse qui coïncide aussi avec le premier chemin de terre me fait du bien, j’ai l’impression de rentrer enfin dans la course, de me décontracter un peu les muscles, et pour ne rien gâcher il y a un peu d’ombre !

Je double quelques solos, et ça me fait penser que je n’ai pas à me plaindre, j’ai 33 kilomètres de moins dans les jambes sans parler du dénivellé! Je reconnais quelques petits chemins bien sympas que j’ai déjà eu l’occasion de parcourir dans l’autre sens lors du semi-marathon de Saint-Joseph de Rivière. Comme prévu, je m’hydrate régulièrement, je fais aussi attention à ne pas faire d’erreur de parcours… Au passage, félicitations aux organisateurs qui ont très bien fait leur boulot, il y a toujours une flèche ou de la rubalise qui nous rassure et nous indique que l’on est sur le bon chemin. Dernier passage très technique avant d’arriver à Saint-Etienne de Crossey, une descente un peu longue, très piégeuse et très glissante que je n’apprécie pas trop, puis encore un peu de route avant le ravitaillement où mes parents sont venus m’encourager. 30 secondes d’arrêt pour refaire le plein du bidon, jusqu’ici tout va bien !

Je reprends la course, et quelques hectomètres plus loin je vois Benoît et Sandra qui m’encouragent à leur tour.


Ensuite je reconnais un bout de parcours déjà emprunté lors des Foulées de Crossey, ça commence à devenir dur et je sais qu’il me reste encore les 2 plus grosses difficultés de mon parcours à franchir. La croix de Saint-Denis tout d’abord, dont le final est assez raide. Je la monte pas trop mal, mais surtout en marchant… Un peu de route ensuite pour aller s’attaquer à la montée de la Vouise par un chemin que je ne connais pas du tout mais que je sais aussi très pentu ! Là je me dis : « Je suis bien entamé, mais bon à cet endroit il y en a pas beaucoup qui ont dû courir donc il faut monter tant bien que mal ! ». J’arrive à basculer au col, sans perdre trop de temps! Et c’est bien la première fois que je monte jusque-là sans aller jusqu’au bout, je veux dire sans aller sommet de la colline et sans aller admirer la vue au sommet de Notre-Dame de Vouise… Mais c’est qu’on a pas que ça à faire aujourd’hui! Place à la descente que je connais bien, enfin presque puisque c’est le chemin que j’emprunte à la montée lors de certains de mes entraînements. En fait j’ai l’habitude de descendre par un autre chemin parallèle (et juste à côté en plus) qui est beaucoup moins dangereux et beaucoup plus roulant… Faut que j’aille en toucher 2 mots aux organisateurs pour la prochaine édition ! Même si ça devient difficile, qu’il faut faire attention aux pièges de cette descente, je sais que l’arrivée est proche, et que je serai assez vite au CREPS.

D’ailleurs c’est le cas, je me lâche bien sur la partie routière de la descente qui du coup est vite avalée ! Par contre j’ai bien dû mal à me relancer sur le petit faux-plat et même sur les quelques mètres de plat juste avant de rentrer dans le CREPS…


Un solo qui a mieux dosé son effort me double même à cet endroit-là ! Peu importe, l’essentiel est fait, nous sommes toujours en 4ème position à l’arrivée, mon temps de 2h12 est moins bon que ce que j’envisageais mais 10 km/h de moyenne sur ce parcours ça reste correct. Un petit coup d’œil au cardio : 171 de moyenne, et 188 au maximum… C’est pas trop mal, mais 188 ça fait un peu beaucoup, à un moment j’en sans doute trop fait, faut dire que je l’ai quasiment pas regardé pendant la course...

En tout cas, 4ème en 6h06’ (et non pas 6h0’0’’ temps dont nous avons été généreusement crédité par les organisateurs, mais chut, faut pas le dire !) c’est un très bon résultat que l’on doit surtout à la première partie réalisée par Benoît.

D'autres photos avec notamment Max qui était sur le solo et qui termine 21ième et 1er espoir: